Alexandre, avocat et jeune papa dynamique
Alexandre, 33 ans, vit avec sa compagne et sa fille de 1 ans et 3 mois à Bruxelles. Cet homme enthousiaste et dynamique a déjà un parcours de vie fascinant dernière lui pour son jeune âge. Malgré la cécité, il est parvenu, avec l’aide de quelques adaptations, à réaliser ses ambitions. En outre, il est devenu avocat inscrit au Barreau de Bruxelles.
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Enfance
Au cours de ses premières années de vie, les parents d’Alexandre ont appris qu’il était atteint d’une rétinite pigmentaire. De ce fait, il a toujours été malvoyant et à l’âge de 21 ans, il perdit progressivement la vue. Actuellement, Alexandre perçoit encore des contrastes et différences de lumière.
Malgré tout, Alexandre pu poursuivre sa scolarité dans l’enseignement ordinaire, ainsi qu’à l’Université ( à l’ULB), s’aidant notamment de solutions d’agrandissement (vidéo-loupe, logiciel informatique, etc.) A partir de ses 19-20 ans, il a commencé à utiliser des appareils destinés aux aveugles pour poursuivre ses études (appareils de lecture, etc.).
Un avocat très actif
Après ses études de droit, Alexandre a fait des stages à la RTBF, à l’UNICEF et au parlement européen, notamment. Ensuite, il a trouvé un emploi au sein du cabinet Sotra. Ce cabinet s’occupe du droit du travail, du droit social et récemment ils ont ouvert une nouvelle branche en droit du sport. A présent, cela fait 5 ans qu’il est inscrit au Barreau de Bruxelles.
A côté, Alexandre a eu également l’occasion, pendant deux ans, de donner des cours de droit à des étudiants en soins infirmiers (HELB). Etant non-voyant, il dû mettre a profit sa mémoire pour enseigner ces notions juridiques en haute école : connaitre ses PowerPoints par cœur, bien réviser la matière à enseigner, etc.
Alexandre a donc une mémoire en béton! C’est également un atout qu’il sait mettre à profit lors de plaidoiries, connaissant ses dossiers sur le bout des doigts. Aucune information ne lui échappe! Il a également entreprit une formation en tant que médiateur agréé afin de comprendre les aspects sous-jacents de la communication.
Pour s’aider au niveau informatique, Alexandre utilise principalement les programmes Jaws (lecture d’écran) et Kurzweil 1000. Par ailleurs, il a une bonne connaissance de la suite Office. Il connait également le braille mais l’utilise très peu. En effet, il a appris le braille il y a seulement 3 ans donc ce n’est pas encore son outil principal. Cependant, il a récemment fait l’acquisition d’une barrette braille pour avoir accès à certaines informations.
Alexandre peu aussi compter sur l’aide de son chien-guide pour se déplacer et l’accompagner au tribunal lorsqu’il doit faire des plaidoiries.
Pionnier du Cécifoot en Belgique
A côté du travail, Alexandre joue dans l’équipe nationale de cécifoot (5-a-side), les Belgian Blind Devils. Il le doit à sa mère qui appris l’existence de cette discipline après avoir participé à un congrès en Espagne. Sous son impulsion, le cécifoot a été introduit en Belgique (à Anderlecht) en 1999. Lisez cet article si vous voulez en savoir plus à ce propos.
En 2017, Alexandre s’est qualifié pour le championnat d’Europe avec les Belgian Blind Devils. Ils sont arrivés 8ème. A côté, Alexandre apprécie aussi de suivre parfois des matchs de foot à la radio. Généralement, les commentaires en radio permettent plus d’immersion dans l’atmosphère qui se dégage lors d’un match qu’à la télévision
Côté vie quotidienne
Alexandre a rencontré sa compagne actuelle il y a 7 ans alors qu’elle faisait un stage au sein de son équipe de cécifoot. Kinésithérapeute de formation, le stage de sa compagne (qui est bien voyante) s’effectuait dans le cadre d’un projet visant à en apprendre plus sur les sports adaptés au handicap.
C’est ainsi qu’Alexandre rencontra la jeune femme qui partage encore sa vie actuellement et qui est devenue récemment la maman de sa fille. Alexandre nous a d’ailleurs fait part à quel point il est comblé dans son nouveau rôle de père. Il aime beaucoup s’occuper de sa fille dont il est très fier. Grâce à l’aide d’une assistante sociale de la Ligue Braille il a pu apprendre, pendant la grossesse de ma compagne, comment donner le bain où changer les vêtements d’un bébé. C’est un nouveau défi de vie pour lui et il est heureux de pouvoir le relever.
Pour s’habiller au matin, Alexandre dispose d’une sélection de costumes qui sont dans les mêmes tons pour plus de facilité. Maintenant, la difficulté est de savoir comment habiller sa fille. Heureusement, sa compagne prend le relais à ce niveau-là en préparant les vêtements à l’avance pour lui quand il doit l’habiller.
Alexandre utilise un iPhone pour s’aider au quotidien. Celui-ci est, notamment, doté d’une application GPS spécialement développée pour les aveugles. Il utilise aussi l’application OneStep Reader pour scanner des documents et les vocaliser. Pour écouter des livre audio, Alexandre utilise Audible, lui permettant d’écouter des livres en français, en néerlandais et en anglais et ainsi entretenir ses connaissances des langues.
Point de vue mobilité
Pour s’aider dans ses déplacements, Alexandre peut compter sur son chien-guide Sévennes, un labrador brun. Niveau transports en commun, généralement ils sont bien adaptés aux gens atteint de cécité. Par contre, quand il se promène, il peut être vite embarrassé par les trottinettes car les gens les laissent trainer n’importe où dans la rue. Il trouve que ce n’est pas très respectueux des autres usagers et d’autant plus dangereux pour les usagers qui sont dans sa situation. Parfois c’est aussi compliqué avec les vélos ou les voiture électriques car on ne les entend pas toute suite. Aussi, il souligne l’importance de ne pas distraire son chien inutilement car il doit être capable d’assurer sa sécurité, notamment.
A ses semblables il aimerait dire qu’il ne faut pas se mettre des barrières inutilement, ne pas croire que tout est impossible à cause de la cécité. « En outre, il ne faut pas nécessairement trop se fier aux allocations de vie. Essayer de trouver sa voie professionnelle (ou via le bénévolat) malgré la cécité peut être enrichissant. Parfois les gens seraient tentés de ne pas travailler pour ne pas perdre ces allocations mais il faut quand même essayer de s’épanouir professionnellement avant de baisser les bras et s’appuyer sur ces aides. Ces aides doivent être avant tout un appui et non un frein à l’emploi. Le jeu en vaut la chandelle. »
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